Y a-t-il des résidus chimiques dans le vin ?

Y a-t-il des résidus chimiques dans le vin ?

Cette question « tabou » est paradoxalement peu étudiée et c’est tout le mérite de l’étude de l’UFC Que Choisir . Si le vin peut comporter des résidus ou des traces de produits chimiques qu’en est-il vraiment ?

 

Quelle étude sur le sujet ?

 

L’étude parue par le magazine Que Choisir de janvier 2018 nous apporte une note d’optimisme à différents titres.
Que Choisir est un magazine indépendant du monde viticole, orienté dans le sens de la défense du consommateur et a priori peu complaisant lorsqu’il détecte des problèmes d’ordre sanitaire.
L’étude réalisée paraît rigoureuse et a permis d’analyser la présence ou les traces de 117 molécules issues de l’agro-chimie sur un panel de 40 vins dont 38 Grands Crus de Bordeaux (dont 27 Grands Crus Classés du Médoc) et deux vins du bordelais mais n’appartenant pas à cette catégorie.

 

Des conclusions encourageantes

 

  – Sur 117 molécule analysées, seules 11 ont été détectées, dont aucune n’est classée CMR (c’est à dire présentant un risque cancérigène), ni aucune étant classée comme perturbateur endocrinien, ce qui n’est pas si mal, quoi que toujours perfectible.
–  La même étude avait été réalisée il y a quatre ans et les résultats de cette dernière étude indiquent que la quantité totale des résidus a été divisée par 3.
–  Le millésime analysé est le 2014, donc relatif à des procédés culturaux de déjà 3 ans révolus. Si l’on considère la progression du Bio ces dernières années, la situation actuelle est probablement meilleure.
–   Cette étude a été réalisée sur des Grands Crus de Bordeaux. Bordeaux est un excellent indicateur dans la mesure où la climatologie rend la progression du Bio plus délicate que dans les régions plus sèches du sud de la France. Si le Bio s’y développe, on sait que la région est encore à la traîne (étude Agreste de décembre 2017). On peut donc imaginer que ces résultats sont plutôt représentatifs de l’ensemble du vignoble français.

Les meilleurs résultats obtenus, c’est à dire sans aucun résidu ni traces, l’ont été pour des propriétés cultuvées en bio (Durfort-Vivens, Pontet-Canet,). Cela étant dit des propriétés non bio obtiennent également de bons résultats. On peut donc supposer qu’une part des domaines non bio fait également attention aux doses et à la nocivité des produits utilisés.

L’arrivée de nombreux vin Bios ou issus de la Biodynamie est un tournant majeur et positif pour l’industrie du vin. Sans se placer dans le débat, manichéiste et réducteur, du « pour ou contre le Bio », force est de constater que les choses changent et que les viticulteurs Bio et aussi non Bio intègrent la prise en compte des résidus chimiques dans leurs sols et dans leurs vins.  Cela est plus qu’encourageant et continue à évoluer dans le bon sens. La viticulture française pourrait-elle devenir un exemple à suivre de la transition énergétique et écologique ?